samedi 29 septembre 2007

Du haut de son balcon, Tisba voit bien le Palio

Un visage de poupon sur un corps de colosse (2 m 05), un sourire de « gars bien » malgré un caractère de guerrier, c'est Lionel Tisba. Trimbalant ses survêtements XXXL, le Martiniquais a dû poser des valises pesant trois ânes morts lorsqu'il a emménagé à Boulazac. Comme beaucoup de ses compères, il loge en face de l'Agora. Pourtant, son balcon ne donne pas sur la salle où le BBD affrontera ce soir son ancienne équipe, Bourg-en-Bresse. Non, il offre une vue plus impressionnante, sur le chantier du futur chaudron boulazacois : le Palio et ses 4 800 places.Lionel Tisba trouve le projet géant. Dans un coin de son esprit, il nourrit l'espoir de fouler les lattes de ce futur parquet. De redécouvrir ici la clameur des supporteurs, l'ambiance de l'une des plus grandes salles de basket d'Hexagone. Mais, il n'y songe pas trop longtemps, car il sait le prix à payer pour faire partie de l'aventure Palio. « J'ai en quelque sorte signé pour deux ans ici, explique-t-il. La première année, mon objectif sera de bosser dur pour progresser, notamment sur le plan physique. Ensuite, si tout se passe bien et que le BBD veut bien me conserver, je serai reconduit. C'est une sorte de contrat entre le club et moi. »

Diamant. La doublure de Kelvin Howell (au poste de pivot) a donc conscience du travail qu'il lui reste à accomplir avec le préparateur physique Pierre Sagot. « Plus jeune, je pesais 135 kg, avoue Lionel Tisba. Actuellement, j'en suis à 118? Et mon objectif est de descendre à 110. » Une fois atteint son poids de forme, le Martiniquais sait qu'il causera davantage de remous dans les peintures adverses. Car d'après le staff sportif de Boulazac, c'est un diamant à l'état brut. Voilà pourquoi deux ou trois coups de polissages sont requis pour révéler l'éclat de la nouvelle pierre précieuse du BBD.Mais en attendant, il devra mériter son temps de jeu. Ne pas tergiverser et tout faire pour changer de statut. Une mission pas impossible tant, à Boulazac, les oreilles s'ouvrent et les mains se tendent d'après lui. « J'ai trouvé ici des gens à l'écoute, assure l'ex-Burgien. Entre coéquipiers, on s'entend à merveille. John (NDLR, Douaglin, l'entraîneur) n'est fermé à aucune précision sur le travail à accomplir. Par exemple, j'ai pour l'instant du mal à assimiler les systèmes. Mais le coach m'aide et je peux bosser plus efficacement. »

Paniers faciles. Lui qui n'est pas né sur un parquet (il n'a commencé le basket en club qu'à ses 18 ans) compte bien rattraper son retard. « Adolescent, on m'a expliqué que je n'étais pas fait pour l'école. Ce qui est vrai (NDLR, il rit) ! Alors mon père m'a incité à jouer au basket ailleurs que sur un playground. Puis je suis devenu champion de Martinique en étant le plus jeune joueur sur le terrain. » La route de Lionel Tisba a ensuite croisé celle de recruteurs français? Et notre gentil géant d'être recruté en Nationale 3, à Saint-Dié-des-Vosges.Aujourd'hui, le pivot a plusieurs atouts à faire valoir en Pro B : sa ténacité, sa résistance aux coups portés dans la raquette, son envergure, ses bonnes mains? « Je n'ai pas peur du combat, glisse-t-il. Mais je manque sans doute d'endurance. Et j'ai un sale défaut : celui de rater des paniers faciles. Je ne sais pas pourquoi cela m'arrive parfois. » Pas crispé par ces retrouvailles avec son ancienne équipe, Lionel Tisba va donc se battre mais aussi s'appliquer.« Cela ne me fera pas grand-chose d'affronter les Burgiens, lance-t-il. Je n'ai pas eu le temps de m'attacher vraiment à ce club. Par contre, ce sera peut-être différent quand je retrouverai les équipes (Quimper et Saint-Quentin) coachées par ceux qui m'ont suivi à Bourg. »
Le diamant du BBD tentera alors de prouver à Peronnet et Asceric qu'il a muri.Dans un coin de son esprit, Lionel Tisba nourrit l'espoir de fouler les lattes de ce futur parquetIl se souviendra de l'Ain. Du temps où il y faisait encore ses classes. Il se rappellera aussi ces vacances chez Kelvin Howell, en Périgord. « Kelvin en avait profité pour me présenter à John Douaglin. Le coach m'avait demandé ce que j'attendais de la Pro B ? Et je lui avais répondu : travailler. » Voilà qui a dû plaire à l'entraîneur du BBD. Voilà, aussi, une attitude susceptible de forcer les portes du Palio l'an prochain. Histoire de moins regarder par la fenêtre.
Du 29/09/07
Thomas Villepreux

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